L’écriture

La définition de l’écriture donnée dans le dictionnaire Larousse, est la suivante : « Système de signes graphiques servant à noter un message oral afin de pouvoir le conserver et/ou le transmettre. » Il s’agit d’un acte conceptuel et de calligraphie (LE LOSTEC, 2005).

L’apprentissage de l’écriture manuelle est complexe. L’écriture est praxie et langage. Elle est gnoso-praxique (LE ROUX, 2005), elle utilise la reconnaissance et le geste. L’écriture manuelle demande une maîtrise de la fonction symbolique, de la motricité et, enfin, de l’espace et du temps.

Nous retrouvons les 3 grands stades d’évolution de l’écriture (THOULON-PAGE, 2002) chez l’enfant valide selon Ajuriaguerra, Auzias et Denner (ZESIGER, 1995) : le stade pré-calligraphique (6 à 7 ans), le stade calligraphique (8 à 11 ans) et le stade post-calligraphique.

° Le stade pré-calligraphique (6 à 7 ans)

L’enfant s’applique à reproduire la lettre au plus près du modèle. Il s’efforce à la régularité mais n’y parvient pas par manque de maîtrise, par incapacité motrice. De plus, lorsque nous observons l’enfant, il semble écrire avec tout son corps. Jusqu’à la fin du CE 1 la feuille est présentée verticalement pour travailler l’épaule en abduction.

Cette phase est variable mais dure normalement de deux à quatre ans.

° Le stade calligraphique infantile (8 à 10-12 ans)

L’enfant va porter son intérêt sur la liaison des lettres entre elles, son écriture va s’assouplir, se régulariser, se lier. Le mouvement du bras se dissocie du reste du corps, le poignet va être mobilisé pour favoriser la liaison des lettres entre elles. L’enfant maîtrise la tenue et le guidage du scripteur.

° Le stade post-calligraphique

L’écriture calligraphique est trop lente pour traduire une pensée qui s’assouplit et s’enrichit grâce à une maîtrise accrue de la langue. D’autre part, l’écriture calligraphique est trop lente pour la prise de notes que commence à exiger le secondaire. Pour acquérir plus de vitesse, l’enfant va donc adopter une gestuelle plus économique, il va chercher à mieux lier son écriture en utilisant l’avant-bras sans déplacer le coude, sa feuille va s’incliner…

Cette phase constitue une sorte de crise de l’écriture en raison de la mise en place de stratégies pour rendre l’écriture plus économique ce qui va entraîner de nombreuses modifications. Ainsi, l’écriture va se personnaliser et exprimer certains aspects de la personnalité de l’individu.

La prise tridigitale du crayon (ZESIGER, 1995) est utilisée par 56 % des enfants. La prise ne semble pas ou peu affecter la vitesse d’écriture chez l’enfant valide.

La main se situe en dessous de la ligne d’écriture. La prise du crayon (KAPANDJI, 1991) est une prise tridigitale forte et stable. Elle intéresse le pouce, l’index et le majeur. La face palmaire de l’extrémité du pouce s’oppose à la face palmaire de la 3e phalange de l’index et à la face latérale de la 3e phalange du majeur. Le fond la première commissure sert d’appui au scripteur. C’est une prise très mobile. L’annulaire et l’auriculaire servent d’appui sur le support pour la stabilité et le relâchement musculaire. L’écriture est non seulement le résultat des mouvements d’épaule et de la main glissant sur la table sur le côté ulnaire de la main et le bord ulnaire de l’auriculaire. Les mouvements des trois premiers doigts interviennent grâce au long fléchisseur propre du pouce et le fléchisseur superficiel de l’index pour les allers-retours du scripteur. Le maintien du scripteur met en jeu les muscles sésamoïdiens externes et le deuxième interosseux dorsal.

L’ergothérapeute aidera votre enfant, votre adolescent ou vous-même à obtenir une écriture plus fonctionnelle. Pour être fonctionnelle, elle doit être lisible ou esthétique, rapide ou efficace et économique ou automatisée. Dans le cas contraire, la mise en place de l’outil informatique permettra de compenser.